Interview

Tout d’abord, bonjour France van Buuren Herzogenrath. Je me présente, Michèle Pelayo ta fille, ayant un Master en Histoire de l’art. Tu vis actuellement à Strasbourg avec ton second mari, et tu es mère de 3 grandes filles, toutes issues de ton premier mariage. Lors de ton adolescence, tu as vécu quatre années au Mexique qui ont fortement marqué ton inspiration artistique.

 

Ma première question se focalisera sur ta signature. Pourquoi avoir choisi de signer par ton prénom « France » ? Tout simplement, car lorsque j’ai débuté mon année d’art plastique dans l’institut Cabañas au Mexique, mon frère l’avait intégré un an plus tôt et signait déjà « van Buuren ». Par conséquent, je me suis orientée sur mon prénom très French.

 

Tu es restée au Mexique les quatre années de ton adolescence et par la suite tu as épousé un Mexicain (mon père). Et ton art dans tout cela ? A Cabañas, où tous les arts étaient représentés, il y avait différents patios avec les arts plastiques, les arts dramatiques, la danse, la musique. Nous formions un monde à part dans le monde, avec nos propres psychologies. J’ai particulièrement apprécié cette année, qui a été parmi les plus heureuses de ma vie. Mais ensuite, la vie réelle m’a rattrapée et j’ai eu trois filles qui font toute ma fierté. Elles ont été ma plus belle et plus grande œuvre d’art, façonnée avec les instruments de l’amour.

 

Je constate que tu utilises des reliefs dans certaines de tes œuvres, quelle en est la technique ? Effectivement, à Cabañas, c’est la sculpture qui me « branchait ». Par conséquent, si j’y avais poursuivi mes études, j’aurais continué dans cette voie. Parallèlement ma mère y avait pris quelques cours de papier mâché, une technique typiquement Mexicaine. Elle m’en a appris les rudiments et comme certains procédés étaient communs à la sculpture, je n’ai pas tardé à en maitriser le concept.

 

 

Alors tu estimes avoir été influencée par la culture Mexicaine ? Sans aucun doute, j’y ai passé les années les plus marquantes de ma vie. J’ai épousé un Mexicain, j’ai eu trois filles à moitié Mexicaines et j’en ai également embrassé son art. Et même si ma vie a changé aujourd’hui, cela fait partie de mon histoire.

 

 

Tu as mis ton art de côté pendant des années, mais quel a été le déclencheur de cette renaissance artistique ? En 2013, j’ai fait un burn out. Reprendre le chemin de mon propre art n’a pas été un choix mais une absolue nécessité. Tout d’abord, pour m’exprimer en tant que dyslexique, ensuite, afin de reprendre là où je m’étais arrêtée. Aujourd’hui mon art est une force, provocant ce besoin de créer, de fouiller dans mes passions intérieures. Dorénavant je vibre aux rythmes de mon art.